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La Généalogie de Lucie
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25 décembre 2008

Petites histoires autour du festin

En ces périodes festives où bon nombre d'entre vous vont sûrement faire bombance, je sens bien que vous n'avez pas les neurones totalement concentrés sur nos chers ancêtres. Alors, comme le moment n'est pas forcément bien choisi pour alourdir vos frêles épaules de nouvelles révélations sur les générations précédentes, aujourd'hui j'ai décidé de vous raconter des petites histoires trouvées par ci, par là et qui pourront animer vos conversations tout en faisant ripaille.

ripaille

Savez-vous d'ailleurs d'où nous vient cette expression "faire ripaille" ? La réponse est dans cet extrait de "Petites Ignorances de la Conversation " de Charles Rozan :

"On pense généralement que ce mot est venu du singulier genre de macérations que s’imposa Amédée VIII, surnommé le Pacifique et le Salomon de son siècle, lorsqu’il se retira au prieuré de Ripaille après avoir fait ériger la Savoie en duché. Lui et ceux des seigneurs de sa cour qui l’avaient suivi étaient venus là pour se faire ermites, mais ils n’en avaient guère que le nom, car ils négligèrent complètement, pendant tout le temps de leur résidence, de se livrer aux austérités du cloître.

« Tous ceux qui étaient admis dans ce séjour de plaisirs, disent les biographes, étaient logés avec magnificence ; les mets les plus exquis couvraient leur table : ils vivaient plus en honnêtes épicuriens qu’en véritables ermites. Ils portaient néanmoins ce nom, parce qu’ils avaient exclu les femmes de leur société et qu’ils laissaient croître leur barbe comme les capucins. Leur habit était moins rude que celui de ces religieux ; c’était un drap gris très-fin, un bonnet d’écarlate, une ceinture d’or et une croix au cou de la même matière. Amédée jouissait d’un repos voluptueux dans cette maison de délices, lorsque les Pères du concile de Bàlo lui donnèrent la tiare l’an 1439, et l’opposèrent à Eugène IV. Le cardinal d’Arles fut député pour lui apprendre son élection. Amédée vint au-devant de lui avec ses ermites et ses domestiques, et consentit à être pape après avoir témoigné quelques regrets de quitter son ermitage. »

C’est ainsi que les repas trop peu frugales du prieuré où s’était retiré le duc de Savoie auraient donné naissance à l’expression faire ripaille, vivre à la façon des ermites de Ripaille, faire bonne chère, mener joyeuse vie."

Seulement voilà ! Ripaille rimant avec canaille, repas rime avec dégâts... dégâts sur les vêtements, bien sûr ! (oui, je sais, la transition est un peu pénible, mais je n'ai pas trouvé mieux jusqu'à présent !). D'où la nécessité d'avoir une serviette !!!

"Dans l'Antiquité, quand on était invité, on apportait sa propre serviette. Pas tant pour s'essuyer la bouche, d'ailleurs, que pour emporter les restes, voire les cadeaux que l'hôte faisait, par exemple les plats dans lesquels on avait mangé. Et s'il était vraiment généreux, il pouvait même offrir les esclaves qui avaient fait le service (mais on ne les mettait pas dans sa serviette). Quant aux Spartiates, ils s'essuyaient plutôt avec des morceaux de pâte qui portaient le doux nom d'apomagdalies. Au Moyen Âge, le plus simple restait encore de s'essuyer avec la nappe. C'est la mode des incommodes fraises qui imposa le port des serviettes autour du cou, qu'on retira dès le XVIIème siècle. Puis vinrent quatre siècles d'exercices de pliures diverses et variées..." (Source : Petit livre à offrir à un dîner... à la place d'un bouquet de fleurs, parce que les fleurs c'est périssable).

Exercices de pliures que certains d'entre vous ne manqueront pas de perpétuer aujourd'hui encore probablement.... Ceci dit, il vous faudra manger avec les doigts et attendre la semaine prochaine pour que je vous parle des couverts....

Joyeux Noël à tous !

Lucie

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