Eugénie DROIT - 1ère partie

Vous le savez tous maintenant : nous avons réussi à remonter la trace de Eugénie DROIT. Plusieurs d'entre vous ont voulu savoir en détails comment nous avions réussi à la retrouver.

Voici donc les différentes étapes de nos recherches. Toutefois, je resterai volontairement floue sur les lieux et certaines dates, puisqu'une autre famille que nous ne connaissons pas, est concernée.

Petite précision : nous avons pu assez facilement consulter le dossier de l'Assistance Publique de la petite Emilienne DROIT aux Archives Départementales, dans la mesure où les 100 ans (délai de prescription) étaient passés, que ce soit par rapport à la date de sa naissance ou de son abandon (3 ans plus tard).

1°) Dans ce fameux dossier, nous avons trouvé les différentes familles où a été placée la petite Emilienne ainsi que celles où elle a ensuite travaillé.

2°) Nous avons eu la confirmation que Eugénie DROIT, sa mère, célibataire, avait 20-21 ans au moment de sa naissance, sans plus de précisions sur le plan "état civil" pour nous permettre de la retrouver.

3°) Eugénie DROIT a accouché au 47, rue Jacob, à Paris, adresse qui correspondait à l'Hôpital de la Charité à l'époque, et à la Faculté de Médecine de Cochin maintenant.

4°) Trois semaines après sa naissance, Eugénie DROIT a confié sa fille, la petite Emilienne, à une personne de Saint Calais, Madame Piétrain, à qui elle payait chaque mois une pension de 28 francs, alors qu'elle-même restait à travailler en tant que domestique à Versailles.

5°) Trois ans plus tard, Madame Piétrain n'arrivait plus à se faire payer les frais de pension depuis plusieurs mois et n'avait plus de contact avec Eugénie DROIT, laquelle n'avait pas laissé sa nouvelle adresse. Madame Piétrain a alors engagé des recherches auprès de la Police pour la retrouver : Eugénie DROIT se trouvait dans les Hauts de Seine à ce moment-là.

6°) N'étant toujours pas payée des mois de pension malgré les promesses de Eugénie DROIT, Madame Piétrain qui avait déjà six enfants à elle en bas âge et ne pouvait plus subvenir gratuitement aux besoins de la petite Emilienne DROIT, a alors pris la décision de la confier à l'Assistance Publique. Elle-même a fait les démarches pour devenir une nourrice officielle et ainsi garder la petite Emilienne tout en étant payée par l'Assistance Publique. Ce qui visiblement lui a été refusé, malgré l'appui du Maire de Saint Calais.

7°) C'est donc la nourrice qui a abandonné officiellement la petite Emilienne, et non Eugénie DROIT, sa mère.

Nous avons eu toutes ces informations par le procès-verbal d'abandon qui se trouve dans le dossier de l'Assistance Publique, la seule pièce du dossier qui nous apportait véritablement quelques informations nouvelles.

Il nous restait à nous rendre à Paris avec ce peu de renseignements que nous avions sur Eugénie DROIT.

Nous avions deux pistes :

- les archives de la Préfecture de Police de Paris qui avait retrouvé Eugénie DROIT à la demande de Madame Piétrain : peut-être avaient-ils conservé le procès-verbal avec plus d'infos dessus ?

- les archives de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris : ont-ils un dossier Eugénie ou Emilienne DROIT ?

Dans la partie 2, je vous raconterai aussi précisément que possible nos pérégrinations sur Paris et la région parisienne, et comment nous avons fini par atterrir en Normandie.

Lucie